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Voyage au Bénin : que faire, que voir
Cela fait 3 semaines que je suis rentrée de mon voyage au Bénin.
Conditionnée par tout ce qu’on nous donne à voir et à penser, je me faisais une montagne de ma première fois en Afrique de l’Ouest. Je me préparais mentalement à être bousculée par une certaine dureté de la vie, de la pauvreté, du bruit, de la foule. Je pensais être parachutée dans un autre Monde où une blanche occidentale, si bienveillante soit-elle, resterait un ovni pour longtemps. Je me préparais fébrilement mais avec bonheur et excitation, à sortir de ma zone de confort, à revoir mes certitudes, à changer mes habitudes.
La douceur du nom de la première ville du Bénin qui reçoit le voyageur aurait pourtant dû me mettre sur la voie : Cotonou. Trois petites syllabes douces et rassurantes. Un signal à destination de ceux qui veulent bien l’entendre, un son qui accueille en toute amitié.
Cela fait 3 semaines que je suis rentrée de mon voyage au Bénin.
Et quand je repense à ce séjour au Bénin réalisé avec Double Sens, il ne me reste en tête que des images lumineuses, gaies, étonnantes, souriantes, drôles, douces, animées et vivantes – bien loin de mes clichés. Oui, j’ai revu mes certitudes et questionné mes habitudes. Mais le tout avec tant de douceur et de bonheur qu’une chose est sûre : je reviendrai rapidement au Bénin, en famille cette fois-ci. Je veux que mes enfants connaissent l’Afrique plus tôt que moi, qu’ils se nourrissent au plus vite de leur manière essentielle d’aborder la vie et la relation aux Autres.
En attendant, voici, un peu en vrac, les points forts, infos et réflexions qui ont marqué mon voyage au Bénin et qui vous donneront, je l’espère, envie de vous envoler vite pour ce pays !
Le Bénin, une porte d’entrée sur l’Afrique de l’ouest
En arrivant à Cotonou à 22h, je m’attends à être assaillie, comme souvent, par des milliers de taxis proposant leur service. Premier cliché écorné : tout se fait ici dans l’organisation et le calme.
J’aperçois au loin Modeste – mon guide – qui m’attend avec un sourire qui ne le lâchera pas du séjour. On file boire une béninoise (la bière du pays) au Code Bar, dans la douceur du soir. 2 enfants jouent, dansent et viennent nous parler pendant que leurs parents discutent avec des amis. Tout est paisible.
Puis on prend la voiture, direction l’hôtel : je suis frappée par le peu de voiture qui circule et par les routes de sable qui confèrent à Cotonou, la plus grande ville du pays, un air de bourgade à taille humaine (je découvrirai ensuite que certains quartiers sont bitumés et beaucoup plus animés !).
Je ne connais pas les autres pays du coin mais le Bénin me semble constituer une porte d’entrée idéale pour un premier pas en Afrique. Ce pays, incroyablement stable politiquement, n’a jamais connu de guerres civiles ou de soulèvements armés majeurs contrairement à ses voisins. Les gens sont doux, accueillants, plein d’humour. Ils sont aussi très polis et ont des phrases magnifiques pour vous souhaiter le meilleur à tout moment de la journée. Ne vous étonnez pas si on vous lance un « bonne assise ! » quand vous prenez une pause à l’ombre d’un arbre. On vous souhaite, en toute simplicité, de profiter pleinement de ce moment de relâche, effectivement fort agréable ! Il y en a pleins d’autres (comme « bonne arrivée » quand vous entrez quelques part) et je suis sûre que vous ou vos enfants, vous régalerez comme moi à les utiliser à tout bout de champ.
Enfin, les béninois ont un rapport au « Yovo » – le blanc – qui ne met pas du tout mal à l’aise. C’est comme cela que les enfants vous appelleront pour attirer votre attention, vous faire un coucou, un clin d’œil. J’ai toujours senti que cela se faisait dans un esprit chaleureux et bienveillant. Bien entendu, petits ou grands tenteront parfois de réduire votre présence au portefeuille que vous représentez. Mais ces situations ont été minimes, et surtout facilement désamorçables.
Au Bénin, j’ai eu l’impression d’être accueillie à bras ouverts, peut-être même plus qu’ailleurs. Je pensais entrer dans un autre Monde ; les béninois m’ont montré que nous faisions partie du même. Honte à moi !
=> lire aussi « voyager autrement en famille : comment pourquoi«
La Route des Pêches, un petit bijou à découvrir (vite) dans le sud-Bénin
Le Bénin est un pays tout en hauteur et son littoral se limite à une centaine de kilomètres. Mais quelle côte, quelle magie ! Il s’agit d’une piste de sable rouge, surnommée la Route des Pêches, qui suit l’Océan Atlantique. On la parcourt en mobylette ou en voiture, mais toujours les pieds dans le sable, la tête dans les cocotiers, les yeux rivés vers la mer.
Cette route vit au rythme des pêcheurs qui vivent là. On les aperçoit ici et là remonter les filets à la main depuis le rivage, on traverse des villages où les enfants qui vous disent bonjour ponctuent gaiement les mous et les remous de la piste.
Le charme de l’endroit risque cependant d’en prendre un coup avec le projet d’aménagement qui prévoit une route en bitume et des hôtels sur la portion qui va de Cotonou à Ouidah (la plus belle partie se trouve cependant à mon sens entre Ouidah et Grand Popo, une portion non impactée pour l’instant). En Afrique comme ailleurs, le voyageur est toujours écartelé entre le besoin de développement local et l’envie de préservation d’endroits sublimes comme celui-ci.
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Lire aussi : voyager autrement, comment, pourquoi ?
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Ganvié, l’étonnante Venise de l’Afrique
J’ai été émue par l’ambiance et la beauté de la Route des Pêches mais je m’attendais un peu à ces paysages. Ganvié, la plus grande cité lacustre de l’Afrique de l’ouest m’a prise elle, complètement par surprise.
Sans trop savoir où je me rendais, et après le tumulte des mobylettes, des embouteillages à la sortie de Cotonou, et de la vie grouillante du marché d’Abomey Calavi, j’arrive au bord d’un quai en bois. Je sens tout de suite qu’on arrive ici à la fin d’un territoire, au commencement d’un nouveau. Je me retrouve face au lac Nokoué qui semble si paisible avec ses petites pirogues aux voiles multicolores. Alphonse (mon autre guide !) m’explique que 50 000 personnes vivent un peu plus loin dans un village sur pilotis construit il y a fort longtemps pour échapper aux rafles esclavagistes. C’est irréel et je me fais complètement emporter par la lumière et par ce paysage que je n’aurais jamais pensé voir ici, au Bénin.
En 20 minutes de pirogue, on arrive à Ganvié. On navigue entre les maisons traditionnelles sur pilotis surplombant un tapis flottant de jacinthes qui filtrent naturellement l’eau du lac, une aubaine pour ces gens qui vivent essentiellement de la pêche. Ca grouille de barques silencieuses, d’enfants hauts comme 3 pommes qui conduisent leurs frères et sœurs hauts comme deux pommes avec un naturel déconcertant. On découvre avec délice ce petit monde vivre, acheter des denrées au marché, faire le plein d’eau potable à la fontaine commune. Que ça doit être bien d’y dormir pour s’imprégner plus longtemps de l’ambiance !
La Route des Esclaves à Ouidah, pour ne jamais oublier
Autre Route, autre histoire. Ouidah est décidément traversée par des chemins riches en émotions. Cette ville était en effet l’un des plus grands centres d’embarquement d’esclaves en Afrique. Regroupés sur une des places de la ville où on les achetait, ils devaient ensuite marcher plusieurs kilomètres jusqu’à la « Porte du non-retour » où les bateaux attendaient leurs proies.
Cette route n’apparaît pas différente des autres quand on y passe sans savoir. Mais quand on fait la visite en partant de la place aux Esclaves avec un guide qui nous explique le chemin de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, quand on marche dans leurs pas le long de cette route faite avant tout pour éliminer les plus faibles, on entend alors le bruit des chaines qui résonnent dans nos têtes et on partage le désespoir et la détresse de ces gens.
Cependant, là encore, les béninois m’ont étonnée. Une des sculptures qui parsème la route voudrait rappeler que cela ne serait pas que la faute des Blancs, ce système ayant fonctionné aussi grâce à la collaboration des locaux. Elle invite chacun à en tirer sa part de responsabilité sans reporter la honte sur les autres… Leçon après leçon, ô Bénin !
Le Sud-Bénin, ou le berceau du Vaudouisme
Le Bénin est le berceau africain du Vaudou, religion animiste qui, par des rites ancestraux, permet de rentrer en connexion avec les énergies surnaturelles qui régissent le monde des vivants et des morts. Ce qui est intéressant, c’est qu’elle résiste ici pleinement à la modernisation du pays et fait toujours partie intégrante de la vie des béninois, au moins dans le sud. N’ayez pas peur : la majorité de cette pratique consiste à avoir une portée bénéfique sur les choses, la magie noire serait plutôt un comportement déviant. Ouf.
A Ouidah, il faut visiter l’incontournable Temple des Pythons pour commencer à entrer dans cet univers. J’avoue que l’athée et la pragmatique que je suis n’a pas tout compris. Disons que j’ai surtout manqué de temps. Mais j’ai quand même eu le droit à mon python sacré autour du cou.
Bénin : le pays où les Zem et les mobylettes sont Roi
Le mode de déplacement n°1 au Bénin ce sont les Zem, les moto-taxis et mobylettes qui fourmillent un peu partout dans les villes. Ici, on y monte dessus seul, entre amis, en famille… alors pourquoi ne pas en faire autant quand on voyage au Bénin ?
Sur les pistes de sable qui représentent la majeure partie du réseau routier du Bénin, on roule doucement et on profite des paysages à l’air libre.
J’ai eu la chance de faire une petite boucle de quelques jours dans le sud du Bénin. On a pris des petites routes magnifiques, on a mis les Zem sur les pirogues pour traverser le Lac Ahémé, on a pris le temps, on a rigolé.
Je ne sais pas comment cela se passe si vous le faites par vous même. L’avantage avec une agence, c’est que l’on peut demander à ne pas conduire seul sa Zem (même si c’est visiblement facile et qu’on reçoit une petite formation au départ). Les enfants sont également bienvenus et peuvent conduire seuls à partir de 16 ans. C’est le top de faire ça avec des ados, non ?!
Dormir chez Modeste à Ouidah
J’y reviendrai dans un prochain article, mais Modeste est un homme à rencontrer à Ouidah. C’est un chef-cuistot de formation, un des guides historiques de Double Sens et un pilier de leur action au Bénin.
Grâce en partie à leur soutien, Modeste vient de créer une école de cuisine pour former gratuitement des jeunes. Le business model vertueux repose sur le revenu de la location des cahutes créées dans l’école pour héberger les visiteurs, ainsi que sur la vente des repas bien évidemment cuisinés par les jeunes en formation. La boucle est bouclée, on est en plein dans le projet de tourisme durable prôné par Double Sens.
En séjournant chez Modeste, vous pourrez apprendre aux côtés des apprentis quelques recettes locales, soumettre une recette de chez vous, aller au marché de Ouidah pour mieux connaître les ingrédients locaux. C’est une manière top de partager des choses avec ces jeunes, de rentrer en contact avec la culture locale.
Voilà quelques uns des points forts qui font selon moi du Bénin, une destination à mettre en top liste de vos prochaines vacances. Tant de petites pépites en seulement 8 jours…
Mais au fait, faut-il partir en voyage au Bénin en famille avec enfants ?
Il y a autant de réponses à cette question que de parents voyageurs.
Bien entendu, pour partir en voyage au Bénin, il faudra accepter de vacciner vos enfants au moins contre la fièvre jaune (obligatoire) et de les protéger contre le palu. Il faudra également faire attention à l’hygiène alimentaire, mais comme dans beaucoup d’autres pays. L’avantage de partir avec une agence comme Double Sens pour une première fois en Afrique, c’est – entre autres – d’être rassuré sur ce point : les restaurants sont sélectionnés pour leur sérieux, ce n’est donc plus vraiment un sujet.
Enfin pour tout le reste, l’article aura, je pense, répondu à la question. Les enfants seront les bienvenus et se feront des copains partout sur leur passage (les béninois parlent français), et, comme vous, ils se sentiront chez eux !
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Voyage au Bénin : carnet pratique
Quand partir
Vous pouvez partir au Bénin quasiment toute l’année. En juillet et en août, il fait cependant moins chaud ce qui peut être un plus avec des enfants.
Santé
Vaccin contre la fièvre jaune obligatoire, vaccins contre le DTPolio + hépatites A et B + typhoïdes recommandés, traitement antipaludéen fortement recommandé
Visa de tourisme
Obligatoire (50€ pour 30 jour)
Vols
Air France propose des vols directs plusieurs fois par semaine… 6h de vol pour se retrouver au Bénin, c’est fou !
Top adresses
- Sur la route des pêches : Bab’s Dock pour dormir ou se reposer à la journée sur la lagune
- Sur le lac Ahémé : Zion O Lac, les cases d’Eric (ziondreamland@yahoo.fr) sont parfaites pour profiter au calme de la vue sur le lac !
- A Possotomé : Chez Théo, de jolies cases avec une piscine qui donne sur le lac Ahémé. On peut aussi seulement y manger !
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Ce voyage a été réalisé en partenariat avec l’agence Double Sens qui propose des circuits mêlant itinérance et immersion, toujours dans un esprit de tourisme durable. L’angle de cet article, son contenu ainsi que les critiques reflètent cependant librement mon ressenti profond.
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Maman aventurière de 2 enfants, j’ai créé Voyage Family en 2015 pour partager ma passion du voyage avec enfant et bébé, vous inspirer, et vous aider concrètement à organiser vos vacances et vos week-ends en famille. Les enfants qui voyagent en conscience seront les citoyens curieux et ouverts dont nos sociétés ont besoin… offrons-leur cette chance et partageons-la avec eux : rejoignez la communauté Voyage Family et retrouvez tous les parents voyageurs sur les réseaux sociaux !
A très vite, Caroline