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Que faire à Pékin en famille ? Une maman vous dit tout !
Sabine a vécu à Pékin il y a 15 ans et elle a souhaité y retourner 2 semaines avec ses deux enfants de 7 et 11 ans en février dernier (pendant le Nouvel An Chinois). Elle nous livre ici un témoignage sans détours et très riche sur la culture chinoise qu’elle connaît si bien. Elle nous donne quelques clés utiles pour comprendre ce « monde à part », si éloigné des us et coutumes occidentales. Sabine nous parle aussi des difficultés rencontrées pour apprécier la Chine en famille avec des enfants. Un récit passionnant et enrichissant même si vous ne prévoyez pas de visiter Pékin en famille dans les prochains mois (j’ai appris beaucoup de choses) !
Visiter Pékin, 15 ans plus tard, avec mes enfants
J’ai vécu un an à Pékin en l’an 2000. Je souhaitais présenter la Chine à mes enfants et à mon compagnon. Je trouve des billets pas chers et m’occupe des visas… cette deuxième étape, pourtant des plus banales, me met déjà rapidement dans le bain.
Je me retrouve donc dans un bureau, à l’ouverture de l’ambassade pour faire les demandes de visas. Là, une femme vêtue de kaki des pieds à la tête, m’accueille avec juste un mot de français. Elle m’indique en chinois d’aller prendre un ticket au fond de la salle alors que la pièce est vide ! Dans cette ambiance très communiste, elle me signifie ensuite que je me suis trompée d’adresse. Je retrouve la bonne adresse, le bon guichet pour étrangers et, de nouveau, je recommence l’étape du ticket et de l’attente (sans comprendre très bien ce que j’attends !).
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Après trois milliards de procédures, de coups de tampons, de papiers prouvant que je rentrerai bien en France à la fin du séjour, après avoir déclaré n’être ni homosexuelle, ni porteuse du sida, j’ai enfin et finalement pu obtenir mes visas !
Petit détail pratique à connaître : pour les papiers, il faut inverser le sens de la date : an, mois, jour, ce qui fait que nous partions par exemple le 2015/02/20.
Après 10 heures d’avion, nous arrivons à l’aéroport de Pékin. J’ai tout de suite donné à mes deux enfants une pochette à mettre autour du cou avec la consigne de ne la retirer sous aucun prétexte. Dedans en chinois, il y a leur nom, le mien, mon numéro de téléphone et surtout la carte de visite de l’hôtel (ils en donnent beaucoup, et pour l’accepter poliment, il faut la prendre à deux mains, en inclinant la tête), ainsi que la photocopie de leur passeport et quelques yuans. Les Chinois parlent encore très mal l’anglais !
Le transit vers le centre de Pékin se fait désormais par un train. Il faut noter que, dans les transports publics, les enfants de moins de 1,30 m ne payent pas. Cependant, je vous conseille de prendre un taxi qui revient à 130Y (15 €) et qui est nettement plus confortable (si le conducteur met bien en route son compteur).
Où dormir pour visiter Pekin en famille
Nous avons trouvé un hôtel avec des chambres familiales près de Sanlintun. C’est le quartier traditionnel des étrangers, facile d’accès depuis l’aéroport et pas très loin des quartiers touristiques.
Sanlitun et Dongzhimenwaidajie étaient – et sont toujours – le quartier des ambassades. A l’époque, il y régnait une ambiance quasi coloniale. Les gargotes du coin, que l’on retrouve encore sur le flanc ouest de la rue Sanlitun, étaient les seuls endroits de Pékin où l’on trouvait des cafés, des bières, de la musique un peu rock’n’roll. Le reste du pays était baigné dans une ambiance sirupeuse de musique de flûtes chinoises ou de piano qui jouaient la lettre à Elise.
Bref toujours est-il que Sanlitun est aujourd’hui le quartier branché. Des tours clinquantes de verres reflètent le bleu du ciel et s’érigent devant nous, nous signifiant ainsi l’aisance des lieux. Ce quartier est surnommé «Soho» en comparaison au quartier branché de New York.
En ce qui concerne le logement, il faut savoir qu’en Chine, il y a des permis de résidence pour les Chinois. Ils ne peuvent pas habiter dans n’importe quelle ville, et cela limite beaucoup les déplacements. De la même manière, les étrangers n’ont le droit de résider que dans les immeubles pour étrangers et ne peuvent pas se mélanger aux Chinois.
Le confort des logements proposés est calé sur des standarts européens, mais la surveillance qui y règne est toute chinoise. Il y a quinze ans, nous nous étions installés dans un immeuble pour Chinois (beaucoup moins chers !) car nous avions réussi à obtenir un passe-droit. Un beau jour, nous avons cependant fait l’objet d’une descente de police qui est restée en surveillance toute la nuit en bas de la Tour. Au matin, nous avons décidé d’arrêter de nous considérer comme d’affreux contrebandiers et nous sommes allés nous « dénoncer ». Après avoir patientés 3 heures dans un bureau au poste, nous avons simplement dû signer une autocritique disant que nous ne recommencerions plus. Ouf. Mais cela illustre bien le sérieux de la chose.
Les lieux à visiter à Pékin avec les enfants
La Cité interdite en famille
Pour notre première visite, direction la Cité Interdite. Cependant, un jour de Nouvel An, tous les Chinois s’y donnent rendez-vous ! Il y a en effet beaucoup de tourisme interne à la Chine, et la Cité Interdite est prise d’assaut. Les Chinois ont le droit à 5 jours de vacances dans l’année, ils en profitent ! Bref, nous avons dû rebrousser chemin et revenir quelques jours plus tard. Sur la Place Tian An Men, nous tenterons également de voir le Mausolée de Mao Tse Tong mais acculés au même problème de fouilles et d’attente interminable, nous abandonnons également.
Les jardins à côté de la Cité Interdite
Nous profitons alors des jardins sur les côtés de la Cité interdite, des rues alentours et de leurs petites échoppes rigolotes : le magasin de chaussures traditionnelles, d’instruments de musique chinois, ou de fabrication artisanale de parapluies en peau.
La grande muraille de Chine en famille
Pour nous rendre à la Grande Muraille, nous négocions le trajet avec un taxi pour qu’il vienne nous chercher tôt le matin et nous ramène le soir.
Il y a plusieurs sites sur la Grande Muraille.
Badaling est le plus connu et le plus près mais également l’endroit où la Grande Muraille est la plus reconstruite et où elle prend un air de Disneyland.
Il y aussi Simataï, que j’apprécie beaucoup. Ce site est plus loin mais beaucoup plus sauvage. A l’époque, j’avais emporté un sac de couchage et dormi sur la Muraille. Il n’avait pas fait très chaud la nuit, mais je garde un souvenir ému du lever du soleil. A Simataï vous pouvez également faire une randonnée sur la muraille jusqu’à Jinshanling (4 heures de marche) et demander au taxi de vous y récupérer.
Cette fois-ci, nous avons testé le site de Mutianyu sur la Grande Muraille. Cet endroit a fait la joie des enfants, car il ont pu monter grâce à un télésiège et sont redescendus en bobsleigh ! Moi qui suis moins téméraire, et je suis redescendue par les escaliers !
Enfin, il y a un autre site qui semble intéressant, appelé la Bouche du Dragon par les Chinois : c’est l’endroit où la Grande Muraille se jette dans la mer.
Les temples que nous avons préférés pour visiter Pekin avec les enfants
Nous avons emmené les enfants faire la visite des temples qui permettent de faire un tour d’horizon des différentes religions présentes en Chine.
Nous avons commencé par le Temple des Lamas, impressionnant de couleurs, d’exotisme, et de majestueux bouddhas. A l’entrée on nous donne de l’encens et les enfants se prêtent au jeu : saluer les différents Bouddhas et mettre les bâtons dans le grand encensoir.
Puis nous essayons le Temple de Confucius qui est à l’inverse très sobre, très épuré, très inspiré. Suit ensuite la visite du temple du Nuage Blanc, temple taoïste avec ses offrandes au cochon d’or, avec ses moines et leurs chignons sur la tête. Nous finissons la tournée des religions avec la mosquée chinoise.
Mais par dessus tout, c’est le Temple du Ciel qui a été particulièrement apprécié par les enfants. Ils ont pu y faire des batailles de boules de neige dans la cours et pratiquer la gymnastique avec les petits vieux. L’été il y a beaucoup de très beaux cerfs volants qui volent, des gens qui dansent, des vieux qui se retrouvent pour battre les pions sur le pavé des échecs chinois. Un vrai lieu de vie.
Dans tous les parcs et même les temples, les petits vieux entretiennent leur santé
Les autres activités à ne pas manquer pour visiter Pékin en famille
Il y a des milliers d’autres choses à faire à Pékin avec les enfants. Voici quelques-unes des autres idées :
- le zoo de Pékin est très sympa et permet de voir pas mal de pandas. Mon fils en rêvait !
- on peut faire du patin à glace sur le lac de Beihai l’hiver (à côté de la Cité Interdite), super animation pour les enfants !
- visiter Panjiayuan, le souk de Pékin, et s’émerveiller dans cette véritable caverne d’Ali Baba
- se promener sur la Colline de charbon derrière la Cité Interdite
- faire du bateau sur le Lac du Palais d’été
- visiter la magnifique résidence du Prince Gong, et se balader dans les jardins
Et si vous voulez profiter de quelques escapades aux abords de Pékin, il ne faut pas manquer :
- Les Tombeaux Ming
- Les Bouddhas de Datong : fantastique !
- Une des 5 montagnes sacrées du Bouddhisme avec Wutaishan
Visiter Pékin lors du Nouvel An Chinois à Pékin
Nous assistons par hasard à une Miaohui, une fête pour le Nouvel An chinois, installée dans le parc de Ditan (temple de la terre). C’est une vraie fête foraine. Nous voyons sortir depuis les bouches du métro, quantité de personnes déguisées avec des objets débiles comme des énormes marteaux en caoutchouc et des nounours tout aussi énormes. Le vrai bon goût chinois, drôle, coloré et un brin enfantin. Quand nous nous y rendons, de nombreuses échoppes vendent quantité de jouets, de fleurs, et des stands de tirs sont installés partout. Les enfants sont aux anges, ils mangent des brochettes de pommes d’amour, c’est la fête !
Cependant, il faut savoir que beaucoup de choses sont fermées au moment du Nouvel an et que le monde rend les choses plus compliquées. Nous aurions par exemple souhaité partir de Pékin, mais tous les trains étaient complets car tout le monde se déplace et en profite pour aller voir la famille.
La nourriture quans on visite Pekin et la Chine
Les Chinois sont très fiers de leur cuisine qu’ils considèrent comme la meilleure du monde. Je leur donne assez raison avec la cuisine française comme ex-æquo !
Les plats sont assez variés. Vous pouvez manger de la biche, du crapaud-buffle (genre de grosses cuisses de grenouilles), des milliards de légumes différents…
Ils mangent aussi des choses que l’on a moins l’habitude de voir : de la méduse, des œufs de cent ans, etc. A Wangfujing, perdurent des gargotes qui vendent des brochettes de criquets, des vers à soie et autres choses bizarres pour nous européens. Je me souviens même d’un jour où un campagnard était venu avec son vélo fumant rempli d’œufs couvés !!! J’ai vu tous les Chinois se précipiter pour croquer ces petits oisillons dans leurs coquilles… c’était surprenant de voir le délice avec lequel ils mangeaient ça !
Alors oui, ils peuvent manger des choses surprenantes. Mais c’est bon, et les enfants peuvent toujours se rabattre sur un bol de riz.
Et puis le restaurant en Chine va au delà de la nourriture : c’est un vrai lieu de rencontres. Les Chinois s’invitent plus facilement au restaurant que chez eux. Peut-être que les choses ont changé mais à l’époque, les gens disposaient de facilité de logements grâce à leur entreprise qui logeaient et regroupaient les salariés célibataires dans les mêmes logements. Ils étaient nombreux par chambre et n’avaient pas forcément de cuisine. Le restaurant représentait alors une cantine et un lieu de retrouvailles.
Pour clôturer en beauté cette partie sur la nourriture, il y a un restaurant à ne pas manquer à Pékin : le Dadong. Ce restaurant gastronomique permet de manger le meilleur canard laqué de Pékin (la spécialité de la ville). On a aussi découvert et mangé le délicieux « poisson-hérisson ». Il faut savoir que le poisson est un signe de bonheur ici, car il se prononce « yu » comme le mot bonheur. C’est donc très faste d’en servir à table. A tel point qu’il arrivait même, dans les familles pauvres, de servir un poisson en bois en début de repas.
Urbanisme : les changements de Pékin en 15 ans
La ville a beaucoup évolué en 15 ans. A l’époque les hutong étaient majoritaires. Les hutong, ce sont les habitations traditionnelles des Chinois qui ressemblent à des bidonvilles avec des maisons basses, des artères pas toujours très larges où, parfois, pompiers et ambulances ne pouvaient même pas passer. Les toilettes publiques se trouvaient alors au bout des rues et les odeurs envahissaient quand même tout le quartier.
En 2001, quand la Chine a appris qu’elle était désignée pour recevoir les JO en 2008, tout Pékin fût en fête. Ils se mettaient à repeindre les immeubles, à construire des murs devant les hutong, à construire des immeubles vitrines en verre, vides mais beaux ! Un beau matin les habitants pouvaient trouver le mot « ZHI » (à détruire) sur les murs de leur maison. Ils étaient alors renvoyés en banlieue au-delà du quatrième périphérique. Le lendemain, la maison était démolie, et trois jours plus tard, un immeuble s’érigeait à la place de la petite maison. Depuis cette date, les hutong se sont mis à disparaître de plus en plus vite de Pékin.
La fin des hutong a également signé la fin de la vie dans la rue. En effet, les tours de verre ont développé à l’intérieur de leurs murs, de vrais écosystèmes de vie autonome (avec des restos, etc.), et tout se passe de manière verticale. La vie quotidienne est donc désromais devenue de plus en plus cachée des regards.
Visiter Pékin en famille avec les enfants : mon avis
Il faut reconnaître que c’est plus difficile de se promener en Chine si l’on ne parle pas chinois. De plus en plus, les Chinois parlent anglais, mais c’est encore limité. Dès que nous parlons dans leur langue, ils sont très gentils, voire très serviables. Mais encore aujourd’hui, certaines personnes âgées ne désirent pas se lier avec des étrangers et les ignorent.
Facile de lire les plans ! Ici, celui du zoo de Pékin…
Nous trouvons au final que Pékin est sans doute plus agréable pour y séjourner un peu de temps car c’est une ville qui devient difficile d’accès. Ce qu’on nous montre à voir facilement, ce sont les hutong en carton pâte du quartier de Qian Men (derrière la place Tian An Men) !
Et puis, il y a 15 ans il suffisait le lever le doigt pour héler un taxi. Aujourd’hui ils se raréfient, ils ne peuvent pas s’arrêter où l’on veut. Le métro est compliqué avec les enfants car on doit traverser un dédale de tunnels. Le salut peut résider dans les bus. Mais pour le coup, rien n’est traduit, même pas en piying (la traduction phonétique en alphabet latin) !
Bref, j’ai eu du mal à faire apprécier de nouveau cette ville. A l’époque mon mari la trouvait trop sale, trop exotique et difficile d’accès. Aujourd’hui mon nouveau compagnon l’a trouvée presque trop lisse, trop internationale et nous proposant toujours les mêmes choses. Quant aux enfants, ce fut un peu long 15 jours de visites car épuisés par les distances qu’il faut parcourir chaque jour…
=> Retour au dossier « Chine en famille«
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A très vite, Caroline